St Pierre à la St Martin
Mots-clé : automne, Col de la Couillole, Col St Pierre, mélèze, surpâturage
C’est une petite promenade dont nous ne nous lassons pas. Deux jours après la Saint Martin c’est toujours « l’été », du moins du point de vue température et ciel grand bleu.
Nous laissons la voiture aux sources captées, quelques mètres en contrebas passé le col de la Couillole. Le mélézin au dessus est plein de bolets beurre mais pillé par les Italiens.
Laissons de côté le sentier de Grande Randonnée qui part des sources du ruisseau de la Couillole pour descendre sur Beuil (panneau au milieu de la photo, à gauche du gros épicéa vert) pour emprunter un petit chemin balisé en jaune montant depuis la route (à l’extrême droite) En haut à gauche, au col, un gite d’étape, la Fripounière.
Le petit chemin monte sous le Content, dans un ensemble de mélèzes et épicéas (que nous avions emprunté par le haut dans la ballade à raquettes racontée sur ce blog)
Bien qu’assez caillouteuse et sèche la montée débute avec des trucs rigolos : une forge de pic épeiche où il a coincé une pigne de mélèze dans une fente d’écorce d’un pin sylvestre pour en extraire les graines. Il y a deux ans, notre petit forgeron avait martelé à cet endroit, de son bec au moins 300 pignes de pins et de mélèzes. Il en reste trois ou quatre encoches encore utilisées.
La dent des moutons, le manteau neigeux et les feux d’écobuage officiels ont mis à mal ce genévrier nain qui sur l’alpage prend souvent un port étalé et rampant.
Je ne suis jamais venu voir en juillet, mais cette lande à lavande sauvage vraie doit être très parfumée. Ceci dit, le surpâturage laisse plus de cailloux que d’herbe.
En face, au sud-est, l’ibac (hubac) de la Frache, un super mélézin au revers de l’Arghias. Dommage qu’une ligne électrique pourrisse le paysage avec ses pylones verts
Et dire que dans l’inconscient collectif « Jour = Soleil, nuit = Lune ». Ce premier quartier superbe est bien visible à 16h30. Ce soir il sera près de la planète Jupiter, je me prépare une super nuit d’observation astronomique
En parlant d’étoiles, tout ce revers caillouteux à lavande et genévrier nain, est le royaume des chardons, Carlines défleuries à cette saison ou l’étoile épineuse d’un artichaut sauvage comme ici.
Cela devient presque plat, Tine galope devant cherchant des champignons (elle a trouvé des sanguins et des cèpes dans le bosquet de pins sylvestres au bout du chemin, comme chaque fois, c’est la reine des sanguins). Le pin couché par le poids du manteau neigeux – en moyenne 3 à 4 mètres – a repris sa croissance à la verticale.
Passé le captage des sources et les abreuvoirs, le chemin – un peu humide – se faufile dans une steppe à graminées héritée de l’âge glaciaire. En haut à gauche on voit la baisse du col Saint Pierre à 50 mètres. On a le soleil dans l’oeil. On est presque arrivés.
Tine arrivée au col (1712 m) contemple le vallon d’Ars (plan médian) que je vous ai déjà montré l’an dernier voir Les ors d’Ars, et on voit au fond, enneigé, le Mounier. Nous n’irons pas aux granges d’Ars ce soir, on entend les sonnailles des brebis, donc il y a les chiens patou gardiens du troupeau (=défense anti-loups) et çà, pour Tine, c’est rédhibitoire.
Derrière nous le chemin que nous venons d’emprunter est déjà dans l’ombre et la froidure. Nous voulons Soleil, lumière et chaleur.
Soleil comme sur le Démant, le petit Mounier et le Mounier (de gauche à droite). C’est décidé on continue, mais on va obliquer à gauche toute dans la forêt des blanchons.
Et je vous présente la suite de cette ballade, sur la Frachetta